Je ne sais pas où vous serez dans quelques heures pour changer d’année. Seuls ? En famille ? Entre amis ? Sages ou ivres ? Dites-le-moi.
Moi, je serai à Budapest. Probablement dans un pub, entre deux vins, quand sonneront les douze coups de minuit. Bien entouré et heureux, oubliant un peu les tracas que nous affrontons tous. Une courte trêve dans ces petites batailles et ces grandes guerres que nous menons dans l’ombre ou la lumière.
Dans l’avion, je réfléchissais aux résolutions, aux projets à mener dans ce monde qui doit encore nous réserver quelques espiègleries millésime 2023, pour nous surprendre encore et toujours.
C’est à ce moment-là que je les ai aperçus. Ils étaient de l’autre côté de l’allée centrale. Jeunes et beaux. Probablement un couple de bobos parisiens attachés à ces valeurs modernes, progressistes et inclusives.
Le type ronflait pendant que sa compagne était plongée dans un livre.
La maîtrise de l’amour.
Putain… Cette optimiste plaçait la barre haut en termes d’ambition pour cette nouvelle année. Elle avait déjà réussi à épuiser son gourgandin qui, même endormi, avait l’air totalement désespéré.
C’est bon. Je laisse tomber. Je jette l’éponge ! Je ne ferai pas mieux que ça. Pendant que Clotilde maîtrisera l’amour, j’essaierai péniblement de préserver ma santé, physique et mentale, mon petit confort de vie, ma capacité d’indignation, mon niveau de divertissement. Ce sera déjà pas mal…
Et vous, ça va ?