Tu pourris la réputation de l’amour

En 1986, Desmond Child, génial faiseur de tubes auteur d’une impressionnante liste de pépites du rock commercial, reçoit une commande du producteur de Bonnie Tyler qui réclame une chanson sur le thème de l’androgynie dont « les couplets devront sonner comme du Tina Turner, le pont comme du Police ou du U2 et le refrain comme du Bruce Springsteen ». C’est à partir de cet ambitieux cahier des charges que naîtra If You Were a Woman (And I Was a Man).

Doit-on subir la dictature des critiques-amateurs ?

C’est devenu un réflexe. Quand je vais quelque part, je juge et je donne mon avis. Un jour, je serai google-guide niveau 30 et je fermerai des établissements en un clic. Parce que la frite était trop molle ou le serveur mal coiffé. Ce n’est pas que je sois une mauvaise personne, mais si on me donne un petit pouvoir, je fais comme tout le monde : j’en abuse. Je fais donc partie de ces petits arrogants qui se croient autorisés à jouer les rédacteurs du guide Duchemin à chaque fois qu’ils posent le cul dans un boui-boui.

Doit-on tout sacrifier pour sauver papy ?

Méditant dans l’ombre, j’attends que mon téléphone sonne en jetant de temps en temps un coup d’œil à ma montre. Mon expertise devrait être logiquement sollicitée par le gouvernement, les comités scientifiques ou les chaînes d’information continue. Je suis en effet au niveau des plus grands spécialistes des hautes autorités de ceci et cela, vu qu’en gros, comme eux, je ne comprends absolument rien à ce qui nous arrive.

Doit-on applaudir les loseurs parce qu’ils sont dévoués ?

Tous les soirs à 20 heures, c’est la communion des balcons. Le gentil citoyen ouvre sa fenêtre pour applaudir avec un sourire reconnaissant le personnel hospitalier qui se bat en première ligne contre le virus. Merci les blouses blanches pour votre engagement et votre dévouement désintéressés. Payée au lance-pierre, l’infirmière ne compte ni ses heures ni ses efforts pour s’exposer au front, dans des services débordés sous une pluie de postillons lourdement chargés en virus mortel.
Aussi dévoués soient-ils, doit-on applaudir ces membres du corps médical noyés dans la lose la plus totale ?

Doit-on traiter les crétins comme des imbéciles ?

Les annonces anxiogènes et les incitations à la distanciation sociale, c’est bien joli, mais ce dimanche en ouvrant ses volets, le parisien constate que le temps est clément. Un rayon de soleil ! Pour lui, le citadin à tête de veau, ce rayon de soleil est un appel. L’appel de la nature. Celui qui s’adresse à son cerveau reptilien. Celui auquel il ne peut que se soumettre. Alors en avant, direction le parc !
En temps réel les images circulent. Et sur toute la planète enfin un constat unanime : les Français sont des crétins. Doit-on confiner ces cons finis ?